Le tribunal correctionnel de Paris a condamné Marine Le Pen à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec effet immédiat et une peine d'emprisonnement de quatre ans, dont deux ferme, aménagés sous bracelet électronique. En effet, il est reproché au FN/RN d'avoir utilisé les fonds des assistants parlementaires européens pour régler les rémunérations de salariés du parti.
Ainsi, dans l'attente du procès en appel immédiatement sollicité par son avocat, Marine Le Pen ne peut se présenter à la prochaine présidentielle en 2027. Il s'agit d'un séisme politique car Marine Le Pen, qualifiée au second tour en 2017 et en 2022, était largement en tête des sondages du premier tour de 2027, avec entre 34 et 37% des suffrages.
Sans surprise, Marine Le Pen a estimé que le système a sorti la bombe nucléaire, déclarant : "On ne laissera pas les Français se faire voler l'élection présidentielle". Aussi, le RN compte mobiliser ses sympathisants pour contester cette décision de justice et peser pour une accélération de l'appel. De même, au niveau politique, le parti d'extrême-droite compte capitaliser sur ce jugement, en jouant sur la victimisation. Surtout, le RN pourrait ne pas souffrir de l'inéligibilité de Marine Le Pen car Jordan Bardella pourrait la remplacer au pieds levé.
Aussi, ailleurs, des personnalités comme Recep Erdogan ou Vladimir Poutine ont pu contourner ces difficultés en soutenant leurs lieutenants. En outre, notons que les démêlés judiciaires ont déjà plombé l'avenir présidentiel de plusieurs hommes politiques français comme Laurent Fabius et Bernard Tapie en 1995, Alain Juppé et Dominique De Villepin en 2007 ainsi que DSK en 2012.
